On a beau partager une mission commune, quand les membres d'une équipe viennent d’horizons culturels différents, certains décalages apparaissent. Ce sont rarement des conflits ouverts, mais plutôt des tensions invisibles, des malentendus répétés, une dynamique de groupe qui patine. Pourtant, avec un peu de lucidité et quelques ajustements, ces différences deviennent une vraie force. Voici 5 grands défis à connaître pour mieux naviguer dans la communication interculturelle.
1.Des styles de communication très contrastés
Tout le monde ne parle pas de la même façon, même dans une langue commune. Certains vont droit au but, d'autres tournent autour. Dans certaines cultures comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou Israël, dire les choses frontalement est un signe de respect. Dans d’autres comme le Japon, la Corée du Sud ou l’Inde, c’est perçu comme un manque de tact. Résultat : ce qui est dit clairement par les uns peut être vécu comme une attaque, et ce qui est formulé en douceur peut sembler flou ou fuyant.
2. Des rapports au temps qui varient énormément
Le temps n’a pas la même valeur partout. Dans les cultures dites monochroniques comme la Suisse, les États-Unis ou l’Allemagne, être à l’heure, c’est une forme de respect, et les plannings sont sacrés. Ailleurs, dans des cultures plus polychroniques comme le Brésil, le Maroc ou les Philippines, la flexibilité prime, tant que le travail est fait. Ce décalage peut créer des tensions sur les délais, les réunions, ou la façon d’enchaîner les projets.
3. Des attentes très différentes vis-à-vis de la hiérarchie
Dans certaines cultures, comme la Chine, la Russie ou la France, la hiérarchie est une boussole : on attend du manager qu’il tranche, décide, oriente. Ailleurs, comme en Suède, au Danemark ou en Australie, la parole est plus distribuée, chacun peut proposer, challenger, co-construire. Ce contraste peut générer des non-dits (si certains n’osent pas s’exprimer), ou à l’inverse des incompréhensions si certains collaborateurs prennent des initiatives jugées prématurées.
4. Des façons d’exprimer les émotions et les désaccords
Ce n’est pas parce qu’on ne dit rien qu’on est d’accord. Dans des pays comme les États-Unis, la France ou Israël, le désaccord se dit à voix haute, parfois même avec énergie. Dans d’autres comme l’Indonésie, la Thaïlande ou le Vietnam, on évite le conflit en silence ou avec des détours. Cela peut mener à des situations où certains pensent qu’il n’y a pas de problème, alors qu’en réalité, la tension est là, juste pas exprimée. Ou à l’inverse, des échanges très francs peuvent heurter sans que ce soit l’intention.
5. Une langue commune, mais pas toujours une compréhension commune
Parler tous anglais ou français ne suffit pas. Il y a les niveaux de langue, les accents, les expressions idiomatiques, les références culturelles. Et puis, il y a la fatigue cognitive des non-natifs, qui doivent traduire, interpréter, formuler en continu. Une personne venant de Pologne ou du Japon ne traitera pas l’anglais professionnel comme quelqu’un du Royaume-Uni ou d’Australie. Cette charge est souvent invisible, mais elle pèse sur l’engagement et la fluidité des échanges.
En résumé
Une équipe multiculturelle, c’est une richesse… à condition d’en prendre soin. Ce n’est pas une question de faire disparaître les différences, mais plutôt de les comprendre, les nommer et les intégrer. Quelques clés simples aident beaucoup : expliciter les règles de fonctionnement, encourager la reformulation, s’autoriser à poser des questions naïves, et surtout, créer un espace où chacun peut être lui-même. Parce qu’au fond, bien communiquer, c’est aussi bien se connaître.